actions préférentielles

Vous connaissez?

Quand je dis que j'alloue disons 75% actions 25% obligations, je considère les prefs comme des obligations dans mon allocation, mais elles sont différentes pas mal. J'ai fait bcp d'argent dans le passé sur ça. J'avais acheté plein de prefs autour de 2015 ou 2016 dans des conditions similaires à aujourd'hui:

- taux d'intérêt très bas
- obligations retournent un yield de marde, mais leur valeur a augmenté à cause des taux d'intérêts en baisse
- contrairement aux obligations, les prefs, elles, ont chuté, augmentant leur yield.

Comment ça marche une pref?

C'est un peu un mix entre une action à dividende et une obligation. Au départ, ça vaut généralement 25$ et ça retourne un taux d'intérêt, disons 4%. Le taux d'intérêt reset habituellement tous les 5 ans. BMO.PR.S vient de resetter, donc le prochain reset est en 2024. Le taux de reset est lié aux obligations gouvernementales de 5 ans + une petite prime, style +1%. BMO.PR.S par exemple à resetté à 3.84%, mais sur 25$ de valeur. Comme le titre se transige à 16.5$, le taux actuel du dividende est proche de 6%.

Normalement, on s'attendrait à ce qu'avec la baisse des yields d'obligations, la valeur des prefs grimpe, pour que le taux suive celui des obligations. Mais à cause du reset dans le futur, c'est le contraire qui se produit. Les investisseurs se disent qu'ils vont peut-être avoir un taux disons de 2.5% dans 5 ans. Donc pour compenser, la valeur du titre baisse.

Mais en attendant le reset on obtient un taux effectif de presque 6% pour les 5 prochaines années (dans le cas de BMO.PR.S qui vient de resetter). Pour que le titre baisse davantage, il faut que les obligations 5 ans soient plus basses dans 5 ans qu'aujourd'hui. Elles sont présentement à 1.2%. C'est possible que dans 5 ans, ce soit plus bas, mais à mon humble avis, il y a plus de chance que ce soit similaire ou plus élevé. Dans le premier cas, on aura un yield de 6%, dans l'autre, on fera également un gain en capital. Si c'est plus haut, ça peut être bcp plus haut, si c'est plus bas, ça ne peut pas être extrêmement plus bas (même considérant des taux négatifs potentiels). C'est ma perception du moins.

La dernière fois qu'on a eu une situation comme aujourd'hui, j'ai investi 40-60k$ pour des titres payés entre 15 et 18$ et j'ai revendu entre 22 et 24.5$ pour des gain en capital d'environ 40% + un yield d'environ 4-6% annuel sur 3 ans environ.

Je suis en train de convertir progressivement 130k$ de ZAG, qui a bcp monté et qui donne des yields de marde, vers des prefs reset comme BMO.PR.S avec des reset dates variées dans le temps.

Donc résumé actions vs obligations vs prefs:

- prefs est une action au sens où on est pas un créancier.. en cas de faillite, les obligations passent la gratte avant. D'où le fait que j'achète juste des prefs de banques, car too big to fail
- prefs, contrairement aux actinos: pas de droit de vote, tu ne profites pas de la croissance des profits (pas d'augmentation du dividende liée aux profits)
- prefs sont perpétuelles (les obligations ont une date de remboursement), mais les cies peuvent les racheter généralement à 25$ à la date du reset
- prefs versent un dividende, c'est imposé comme un dividende et non comme des intérêts
- la valeur des prefs tend à être l'inverse de la valeur des obligations. C'est à dire que si les taux d'intérêt montent, la valeur des prefs monte et leur yield baisse (en attendant le reset)
- le taux à la date du reset est généralement obligations gouv 5 ans + une prime, souvent de 0.5% à 2% de prime
- c'est bcp plus volatile qu'une obligation
- le versement du dividende n'est pas garanti, mais les cies ne peuvent pas verser de dividende régulière avant d'avoir payé d'abord les pref. Si elles coupent tous les dividendes et les prefs, elles doivent verser les dividendes qui non pas été payées aux prefs d'abord

Voilà en gros mon tutoriel sur la question DISCLAIMER: Ne prenez pas ça comme une recommendation d'achat, je ne suis pas qualifié, faites vos recherches, etc.

Très intéressant, merci pour le partage! Si j'ai de l'argent de libre un jour ça risque de m'intéresser fortement.